African
Journals Online
Africa Development
Vol. XXV, Nos. 1 & 2, 2000
Abstracts
La libéralisation financière internationale et la crise du développement est-asiatique
Jomo Kwame Sundaram
Résumé : Le présent article explore les causes profondes de la crise financière de 1997 qui a frappé le monde est-asiatique et dévalué les monnaies et le pouvoir économique des nouveaux pays industriels de la seconde génération. Il affirme que nonobstant l'existence, autrefois, d'une telle crise dans la même région, la réponse appropriée au problème actuel se trouve ailleurs. D'autre part, comme le marché, qui est de plus en plus livré à lui-même, n'a ni la mémoire ni la capacité d'acquérir une immunité naturelle, il revient donc aux responsables d'élaboration des politiques d'établir les institutions nécessaires de la gestion des affaires publiques.
Abstract: This article critically explores the roots of the financial crisis of 1997 that tormented the East-Asian region and devalued the currencies and economic power of the second generation newly industrialised countries. It argues that despite the existence of such crisis in the same region in the past, the appropriate response to current problem lies elsewhere. Given that the market, which has become more and more self governing, lacks memory and the capacity to be naturally immuned, the onus is on the actors to elaborate policies to establish the necessary institutions and reconsider and restructure the institutional mechanisms for the management of public affairs.
Les contre-performances de l'agro-industrie ivoirienne : un essai de justification par l'approche structuraliste du paradigme structure-comportement-performance (SCP)
René N'Guettia Kouassi
Résumé : Cette étude tente de justifier les résultats de l'agro-industrie ivoirienne à travers le moule de la structure de son marché. Tout en soulignant l'intérêt de l'approche moderne d'une telle problématique, elle se situe dans le cadre théorique de l'approche traditionnelle de l'organisation industrielle. Elle montre que l'agro-industrie ivoirienne connaît une situation paradoxale quant à l'efficience économique due à la protection et à la concentration. En d'autres termes, elle indique que les profits nés de telles structures n'ont pas eu d'effet d'entraînement suffisant sur l'économie agroalimentaire de ce pays. Elle en fournit alors une double justification. D'une part, les branches agro-industrielles qui ont connu une relative performance relèvent du contrôle des intérêts privés, particulièrement dominants dans l'import substitution qui est très peu connectée à l'agriculture locale. D'autre part, l'insuccès des branches contrôlées par les intérêts nationaux se fonde sur le poids de l'Etat dans ces dernières ; ce qui est source d'une certaine pratique (gabegie, détournements de deniers publics…), opposée aux vertus de la gestion rationnelle d'une économie, qui trouverait à son tour, ses fondements dans les contraintes communautaires en Afrique.
Abstract: This study analyses the performance of the agriculture-based industry in Côte d'Ivoire through the framework of its market structure. Though it underlines the importance of the modern approach to such a problem, it confines itself to the theoretical framework of the traditional approach to industrial organization. The analyses show that the economic efficiency of the agriculture-based industry is a paradoxical situation due to protectionism and lack of diversity. It argues that the advantages accruing from the structure of the industry have not been sufficient enough to impact on the food economy of the country. The reasons for this inadequacy are twofold: The sectors of the industry with relative performance are controlled by private interests and are particularly dominant in sectors not well connected to the local agriculture. Secondly, the influence of the state in sectors controlled by national interests impedes their performance because it allows some practices (wastage, embezzlement of public funds, etc.) which are opposed to the virtues of the rational management of the economy which would in turn, find its roots in community constraints in Africa.
We Decide, They Decide For Us: Popular Participation as an Issue in Two Nigerian Women's Development Programmes
Emma T. Lucas
Abstract : Participation at all levels of organizing, programme development, and implementation is critical if development programmes are to meet a minimum level of success. An examination of the organizational decision-making structure of two Nigerian women's development organizations, Better Life for Rural Women (BLP), a government-sponsored programme, and Country Women's Association of Nigeria (COWAN), a non-governmental programme, reveals fundamental differences in the level of participation of rural women who were the intended beneficiaries. The mission of each focused on the improvement of rural women's lives; however, the success of the non-governmental organization far outweighed the government-sponsored one because of its basic belief in popular participation. BLP was more likely to encourage bureaucratic and individual politically motivated manoeuvres that only delayed and sometimes subverted altogether services that were specifically designed for rural women. COWAN was less likely to experience these barriers, and therefore more readily responded to and engaged rural women as full participants in development projects that focused on improving their lives. Because of political instability, government projects focusing on women are limited. However, their need for development programmes that directly address their concerns is as great as ever.
Résumé : La participation à tous les niveaux d'organisation, d'élaboration et de mise en œuvre de programme est fondamentale si l'on veut assurer aux programmes de développement un minimum de réussite. Un examen de la structure de prise de décisions de deux organisations féminines de développement du Nigeria-Better Life for Rural Women (BLP, un programme soutenu par le gouvernement, et Country Women's Association of Nigeria (COWAN), un programme non-gouvernemental, révèle des différences fondamentales au niveau de la participation des femmes rurales qui sont censées en être les bénéficiaires. La mission de l'un comme de l'autre était axée sur l'amélioration des conditions de vie des femmes en milieu rural ; cependant, la réussite de l'organisation non-gouvernementale a dépassé de loin celle de l'organisation appuyée par l'Etat, en raison de sa croyance profonde en la participation populaire. Si BLP était plus encline à encourager les manœuvres bureaucratiques et individuelles à motivation politique qui ne faisaient que retarder et parfois détourner simplement les services qui étaient spécialement conçus pour les femmes rurales, COWAN, elle, n'était pas exposée à ces goulots d'étranglement, et était donc plus attentive aux femmes qu'elle impliquait pleinement dans les projets de développement qui s'intéressent à l'amélioration de leurs conditions d'existence. En raison de l'instabilité politique, les projets féminins appuyés par le gouvernement sont peu nombreux. Cependant, leur besoin de programmes de développement qui prennent en charge leurs préoccupations, est toujours aussi grand.
Les associations en milieu urbain dakarois : classification et capacités développantes
Abdoulaye Niang
Résumé :. Les associations en milieu urbain sont évolutives et manifestent une grande tendance à la totalisation : leurs formes et leurs objectifs changent pour s'adapter aux exigences sociales et institutionnelles de leur environnement en constante transformation, ainsi qu'aux opportunités nouvelles que celui-ci leur offre. De ce point de vue, les associations offrent des solutions de plus en plus en adéquation avec les besoins individuels et collectifs, ce qui fait d'elles des instruments efficaces du développement local surtout si les membres et la collectivité s'identifient fortement à leur terroir.
Abstract: In Senegal, urban associations are extremely evolutionary in concept and practice and pervade every aspect of urban space. They shift and adjust, in both their forms and objectives, to the social and institutional demands of their ever-changing environment, as well as to the new opportunities provided by same. Urban associations in Senegal offer solutions that increasingly meet individual and collective needs, which makes them appear as efficient local development tools, especially when members and communities strongly identify themselves with their native homeland.
Empowering Agricultural Labour in Ethiopia: The Challenges to Training and Development
Kassa Belay
Abstract: This paper reviews the historical development of agricultural education and training in Ethiopian institutions of higher learning. The review reveals that high level training in agriculture, which began in the early 1950s, has grown over the years. Today, the country has seven institutions of higher learning which train students in agriculture and related fields. The study shows that a host of factors, however, have put a stranglehold on the training process and the professional competence of agricultural graduates. Moreover, the results shed new light on the widening gap between the country's existing limited capacity to train agricultural labour and the ever increasing demand for highly skilled graduates in the sector. The study also reveals that the scarcity of highly qualified agricultural professionals, those with Bachelor's degree and above, has been accentuated and intensified through time.
Résumé : Le présent article analyse l'évolution historique de l'éducation et de la formation dans le domaine de l'agriculture au niveau de l'enseignement supérieur en Éthiopie. L'étude révèle que la formation au niveau supérieur de la main-d'œuvre agricole a commencé au début des années 50 et qu'à présent, le pays compte sept institutions d'enseignement supérieur pour la formation des étudiants dans l'agriculture et dans d'autres domaines connexes. L'étude montre qu'une multitude de facteurs s'érigent en obstacles au processus de formation et inhibent la compétence professionnelle des étudiants agronomes. Qui plus est, les résultats mettent en exergue le fossé qui s'élargit entre la capacité limitée actuelle du pays à former la main-d'œuvre agricole dans le secteur et la demande sans cesse croissante de plus de diplômés dans ce secteur. Par ailleurs, l'étude révèle qu'au fil du temps on assiste à l'accentuation et à l'intensification de la pénurie de professionnels agricoles hautement qualifiés, ceux-là qui ont obtenu leur Licence et autres diplômes supérieurs.
Le profil du responsable du personnel au Sénégal : le discours et la réalité
Bassirou Tidjani
Résumé : La présente étude a pour objectif d'établir le profil des responsables des ressources humaines et d'identifier certaines de leurs pratiques au Sénégal. En partant du répertoire de la Chambre de Commerce de Dakar, un échantillon de 100 entreprises appartenant à plusieurs secteurs d'activités et de taille différente a été sélectionné. Deux questionnaires ont été directement administrés à leurs responsables des ressources humaines. Le taux de réponse a été de 57 pour cent. L'analyse des résultats révèle que le responsable du personnel au Sénégal : 1) n'a pas suivi une formation dans la discipline ; 2) accède à la fonction après avoir occupé d'autres fonctions dans son entreprise ; 3) consacre la plus grande partie de son temps à gérer le quotidien ; et 4) participe à la prise de décision dans l'entreprise.
Abstract: This study draws the profile of human resource development managers to identify some of their practices in Senegal. It explores the results of a study of hundred enterprises from various sectors and of diverse sizes of the country's economy. The findings reveal that although human resource managers participate in corporate decision-making, they have had no previous training in the field, have acquired the position after having occupied other positions in the company or enterprise and devote most of their time running day-to-day activities rather than on plans to develop the capacity of their personnel.
Education for Democracy and Human Rights in African Schools: The Kenyan Experience
Daniel N. Sifuna
Abstract: The increasing clamour for democracy and good governance in Africa risked being futile if a politically literate citizenry remains insignificant and is not proactively dominant in the workings of the state. A democratic culture anchored on the respect and protection of human rights need to be imbibed in wider cross sections of the citizenry. Among the structures in the society that can be used to achieve this objective, the educational systems can be effective in inculcating and fostering a culture of awareness of rights and responsibilities among the populace. But the organizational mode of current formal education systems in Africa, basically Western and trapped in its colonial historic origins in particular, have been lacking in promoting tolerance and democratic values. Rather, the authoritarian school structures have encouraged unquestioning acquiescence to authority. This paper argues that African educators should use the school curriculum to promote democracy and human rights. It stresses changes in the systems and the need to align efforts with a view to ensuring that democratic values would pervade the entire society beginning with organizations and institutions at the grassroots level.
Résumé : Plus de démocratie et de gouvernance réclamée à grands cris en Afrique risquent d'être vaines si une citoyenneté politiquement avertie reste insignifiante et notoirement passive dans le fonctionnement de l'État. Des citoyens de tous bords ont besoin de se pénétrer d'une culture démocratique profondément ancrée dans le respect et la défense des droits de la personne humaine. Au nombre des structures dans la société pouvant permettre la réalisation de cet objectif, il y a les systèmes éducatifs, efficaces dans l'inculcation et la promotion d'une culture de prise de connaissance des droits et obligations au niveau du peuple. Cependant, le mode d'organisation des systèmes éducatifs qui existent actuellement en Afrique, foncièrement occidentaux et pris au piège de leurs origines historiques coloniales en particulier, a failli dans sa mission de promotion de la tolérance et des valeurs démocratiques. Pire, les structures scolaires autoritaires ont encouragé une soumission à l'autorité. Le présent article défend l'idée selon laquelle les éducateurs africains se doivent de mettre à contribution les programmes scolaires pour la promotion de la démocratie et des droits de la personne humaine. Il s'attarde sur les mutations au niveau des systèmes et sur la nécessité de déployer des efforts pour la pénétration des valeurs démocratiques dans l'ensemble de la société, à commencer par les organisations et institutions de base.
|